Les temps de sieste chez la nounou et l'autonomie du sommeil de l'enfant

- Une fois le repas terminé et la table débarrassée par la nounou aidée des plus grands, les enfants se rendent tous à la salle de bain pour se laver les mains et les dents.

- Les enfants qui n'ont plus de couche ou sont en cours d'apprentissage de la propreté s'installent sur le (ou les) petit(s) wc ou-bien sur le grand wc avec un réducteur. Pendant ce temps, la couche des plus jeunes est changée. La nounou, si elle en a l'habitude, peut alors faire de petits massages de détente aux plus jeunes, sur la table à langer (voir article sur le massage détente-sommeil).

- Puis toute la troupe s'installe dans la chambre principale pour un temps calme collectif, sur un tapis avec des coussins. La luminosité est baissée en fermant à 1/2 les volets. Il y a aussi des musiques douces (spéciales sommeil), toujours les mêmes pour ritualiser le moment.

- C'est le temps de la lecture de livres (à voix de plus en plus douce) sur le thème du dodo, du repos. Ou-bien ce sont des histoires toutes simples amenant aux rêves. Il peut y avoir aussi de petites postures de yoga pour tout-petits, des massages du dos, des pieds, des bols tibétains que l'on fait sonner...

- Les grands (autour de 9/12 mois) qui ont acquis "l'autonomie du sommeil" (c'est à dire qu'ils ont un rythme biologique les amenant à prendre le train du sommeil naturellement, toujours approximativement à la même heure) se mettent à bailler. Les yeux se ferment. Ils sont alors couchés dans leur dodo. L'assistante maternelle souhaite une bonne sieste à tout le monde et sort de la pièce. Tout se passe bien, il n'y a aucun pleur. Le train du sommeil passe pour tout le monde parce que c'est l'heure où le corps se met automatiquement en sommeil. 

- Les tout petits, qui n'ont pas encore acquis cette autonomie du sommeil, sortent de la pièce avec la nounou qui va rester avec eux et surveiller les signes de fatigue pour les coucher quand ils en auront besoin. Petit à petit, les plus jeunes se calent sur les plus grands (comme quand on met plusieurs métronomes en route à des moments différents dans une même pièce et qui finissent par se mettre exactement au même rythme ou-bien quand plusieurs femmes vivent dans une même maison et qu'elles finissent par avoir leurs règles aux mêmes dates...).

- S'il s'agit d'un temps d'adaptation ou d'un tout début d'accueil, le doudou pourra exceptionnellement être laissé à l'enfant (c'est interdit par la PMI, donc ça doit rester exceptionnel, il ne doit rien y avoir dans le lit). De la même façon, la petite musique d'endormissement ou les bruits blancs que les enfants ont chez eux pourront être mis en place mais ce peut être gênant pour les autres enfants et, de toute façon, très vite, ils n'en auront plus besoin.

- Si un grand (plus de 9/12 mois) n'a pas acquis l'autonomie d'endormissement et refuse absolument de faire la sieste, alors qu'il est épuisé, tient "sur les nerfs", pleure pour un rien, bute sur tout, se montre désagréable par épuisement, se met à crier dès qu'on le couche, alors la nounou pourra rester près de lui pendant quelques minutes, alors qu'il est couché dans son dodo (dans une chambre à part afin qu'il ne réveille pas les autres enfants), pour l'accompagner dans le sommeil. Mais si elle accueille un tout-petit, elle ne pourra pas rester plus de 5 minutes parce qu'elle ne peut laisser les plus jeunes tout seuls. L'enfant s'il ne s'endort pas tout de suite, risque donc de pleurer pour trouver le sommeil car c'est le seul moyen pour lui de "décharger" le trop plein d'émotions, de frustrations qu'il aura alors accumulé.

Un travail de réinstauration du rythme devra se faire en collaboration avec l'assistante maternelle, de façon à ce que l'enfant ait le rythme le plus régulier possible, chez lui comme dans son lieu d'accueil.

Comment faire ? instaurer un rituel, TOUJOURS A LA MEME HEURE, quelque soient les circonstances et le lieu où se trouve l'enfant (même en vacances) et ne jamais y déroger, en démarrant pendant au moins 28 jours (temps nécessaire au cerveau et à l'inconscient pour mettre en place une nouvelle habitude, un nouvel automatisme). Puis une fois l'habitude prise, il pourra y avoir des exceptions, les temps des week-end par exemple, en conservant toutefois l'heure de sommeil du dimanche soir pour que bébé soit en forme le lundi matin.

Exemple de mise en place : à 13 heures et à 20 heures, tous les jours, la maman ou le papa passe entre 10 et 15 minutes avec l'enfant, dans un rituel, toujours similaire, pour l'accompagner dans le sommeil. Si la journée sans ses parents a été longue pour l'enfant, l'idéal est de consacrer 1/2 heure au rituel du soir, ce qui permet à l'enfant de passer un vrai temps rien qu'à lui avec son parent et de s'endormir sans frustration.

Si les parents reçoivent du monde le soir, l'enfant dit bonsoir à tout le monde et le parent s'échappe 10/15 mn pour accomplir le rituel habituel. Les invités peuvent tout à fait le comprendre.

Si c'est une journée de vacances, quelque soit le lieu, même en camping, le rituel doit être préservé. Les sorties et activités se feront le matin et l'après-midi après la sieste.

L'enfant peut refuser au début mais le parent doit résister et insister, dans une fermeté bienveillante (le repos ne doit pas être négociable).

Un enfant qui n'a pas acquis l'autonomie du sommeil risque de lutter de plus en plus pour rester éveiller, souhaitant rester avec ses parents et participer comme un adulte à toutes les activités de la famille. Plus il va grandir, plus il va lutter, parvenant pour certains à rester éveillé jusqu'à 23 heures le soir, épuisé, surexcité, au grand désespoir de ses parents qui ne savent plus comment faire pour que leur enfant dorme. L'enfant prendra sur ses réserves et sera fatigué toute la journée du lendemain. Un temps de sommeil suffisant est très important. C'est pendant cette période que l'enfant grandit et que ses neurones se développent.

Il peut être tentant pour un parent de laisser le jeune enfant choisir son heure de sommeil, différent selon les jours, et de l'amener partout, même à l'heure de la sieste, en se disant qu'il rattrapera plus tard. C'est d'ailleurs à la mode, sous le prétexte d'appliquer une éducation bienveillante. Mais ce n'est pas bénéfique pour l'enfant. Ce qui est bon pour l'enfant, c'est de lui apprendre à trouver en lui les ressources pour prendre tout seul le train du sommeil quand il se présente et de donner à l'enfant un cadre bienveillant dans lequel il apprendra que se reposer fait du bien. Plus tard, à l'âge adulte, il saura se préserver et mettre en place les bonnes habitudes qui le rendront serein, épanoui et en bonne santé.