Lui apprendre le pot

Il est important de respecter le rythme naturel de l'enfant. C'est entre 18 et 36 mois que les enfants acquièrent la propreté. Pour que l'enfant puisse être propre, il faut que les connexions nerveuses soient établies entre l'appareil urinaire et le cerveau ; c'est seulement à cette condition que l'enfant prend conscience physiologiquement qu'il urine ou a uriné et qu'il peut apprendre à contrôler. Pour se rendre compte s'il est prêt physiologiquement, rien de plus simple : il est capable de monter un escalier sans peine en posant un pied sur chaque marche ou il parvient à pédaler sur son petit vélo sans aucune aide. Mais, ce n'est pas tout, il faut maintenant qu'il comprenne le processus du pot, qu'il ait suffisamment de maturité et qu'il se sente prêt psychologiquement à accepter de passer le cap. Des événements nouveaux dans sa vie (arrivée d'un petit frère ou d'une petite sœur, déménagement, etc...) peuvent retarder la transition.

 

(source site « doctissimo » - Dr Lyonel Rossant, Dr Jacqueline Rossant-Lumbroso).

Les séances de "Assieds-toi là et fais pipi, c'est l'heure !", que l'on imposait autrefois aux tout-petits pour qu’ils aillent sur le pot, c'est de l'histoire ancienne. L'acquisition de la propreté se fait aujourd'hui, progressivement dans le respect du rythme et des possibilités physiologiques du bébé…

 

Apprivoiser le pot et se passer de couches, c'est avant tout l'affaire de Bébé et c'est rarement possible avant ses 18 mois à deux ans.

 

Les parents ont leur rôle à jouer dans cette acquisition. S'ils ne doivent surtout pas forcer leur tout-petit, ils sont acteurs, en complément de la nounou, pour aider bébé à devenir grand.

 

A quel âge commencer l'apprentissage ?

 

On cite parfois le cas d'enfant de 3, 4 ou 6 mois déjà propres ! En réalité, les parents se sont simplement exercées à guetter l'heure régulière à laquelle leur enfant remplissait sa couche, à reconnaître sur son visage et son comportement le moment où il "poussait" et à le mettre alors sur le pot au bon moment. Mais, c'est inutile, l'enfant n'est pas propre pour autant.

 

En réalité, avant les 18 mois ou deux ans de l’enfant, à quelques rares exceptions près, pas de propreté à l'horizon. Bien sûr, certains parents, ravis de voir Bébé faire dans son pot à un an, classeront volontiers leur petit dans la catégorie "enfants précoces". Mais le plus souvent, il s'agit seulement de chance : l’avoir mis sur le pot au bon moment.

 

Néanmoins, il ne serait pas raisonnable de répéter la manœuvre chaque jour sous prétexte d'un succès occasionnel. En matière de pipi, bébé ne fonctionne pas par automatismes. À trop vouloir courir, on risquerait de le bloquer et de freiner son acquisition de la propreté.

 

Françoise Dolto est assez dure dans sa critique des parents qui tente de forcer leur enfant à devenir propre de manière précoce, "Que l'on songe à ces malheureuses mères qui se sont empoisonné l'existence pendant 2 ans ou plus à mettre leur enfant sur le pot toutes les 2 heures pour obtenir comme résultat un enfant "propre" vers 2 ans, 2 ans 1/2, âge où il serait de toute façon devenu propre si on avait commencé à le lui apprendre un mois plus tôt, ou même sans apprentissage du tout comme l'ont montré certains travaux de psychologues portant sur des études de jumeaux."

 

Le résultat d'une évolution naturelle

 

En réalité, comme l'écrit un des pères de la pédiatrie française : "Dans le dressage trop précoce, ce sont les parents qui se conditionnent et non l'enfant", ce à quoi un autre grand patron de la pédiatrie française ajoute : "il est aussi vain de mettre sur le pot un bébé de trois mois que de vouloir lui apprendre à marcher ou à tenir sa cuillère".

 

La propreté est le résultat d'une évolution naturelle. L'enfant n'est suffisamment mûr pour commander ses sphincters, sur le plan neurologique, qu'au cours de la 2ème année, vers 18 ou 24 mois en moyenne. On doit aussi attendre la maturation intellectuelle qui permet à l'enfant de comprendre et de s'exprimer, ainsi que la maturation affective. Il s'agit en effet pour l'enfant de faire plaisir à sa mère : "la selle dans le pot est le premier cadeau que fait l'enfant à sa maman.

 

Faciliter l’acquisition de la propreté : les astuces

 

Pour le confort de bébé, choisir un pot stable, adapté à sa corpulence, avec protecteur de jet pour les petits garçons. Attention aux modèles "toutes options", rigolos mais trop gros et trop lourds pour que Bébé puisse lui-même verser "le contenu" dans les toilettes des grands, ce qui l'aide aussi à grandir. On peut également essayer le réducteur d'assise. C’est d'une petite lunette, adaptée à la taille des enfants, à fixer sur la lunette des toilettes.

 

Pour éviter les petits accidents nocturnes, recouvrir le lit de deux draps-housses, séparés par une alèse étanche. En cas de fuites, enlever le drap mouillé, il y en a un tout sec en dessous. Pratique pour recoucher l’enfant en un tour de main ! Si bébé tache ses vêtements, verser tout de suite de l'eau gazeuse et laisser agir une demi-heure. Le gaz carbonique (les bulles !) dissout la souillure presque à tous les coups.

 

Selon bébé :

 

« Pour moi, devenir propre, cela ne se passe pas que dans la tête !

 

Inutile de m'asseoir sur le pot tant que je ne maîtrise pas les muscles qui se relâchent pour laisser passer le "pipi" et le "caca". Je ne ressentirai ces sensations et pourrai contrôler ces muscles qu'à l'âge où mon cerveau pourra commander ces muscles. Je serai très malheureux de ne pas y arriver, frustré et malheureux... Je préfèrerai que vous attendiez un peu plus et que je puisse vous faire plaisir.

 

Depuis que je suis né, je porte des couches. C’est impossible pour moi d’assimiler du jour au lendemain que je doive aller sur le pot. S'il vous plaît, expliquez-moi simplement, tranquillement et avec clarté. Expliquez-moi que le pot, c'est comme les toilettes des grands, que l’on verse son "caca" et son « pipi » dans les WC de toute la famille. N'ayez pas peur d’utiliser un langage naturel : c'est le meilleur moyen de me parler juste.

 

Les joies excessives, les diplômes de la propreté ou les récompenses pour mon pipi dans le pot ne servent à rien. J’aimerais que papa et maman soient plus détendus sur ce sujet. Pour moi, aller sur le pot, c'est grandir et je n’ai pas besoin d’une médaille pour cela.

 

Et puis, s’il vous plaît, respectez ma pudeur. Même si je suis petit, j’ai besoin d’intimité et de respect. Je supporte mal les séances pipi devant la famille ou les voisins, ni les photos à ce moment-là pour l'album souvenir.

 

Progressivement, je me sentirai très fier d’y arriver et de bientôt pouvoir m’installer moi-aussi sur la lunette des wc munie d’un petit réducteur, comme un grand.

 

Mettez mon pot dans les toilettes, ou au moins dans la salle de bain, je me sentirai mieux que si le pot est dans le salon. Et poussez un peu la porte, pour que je reste bien au calme... »

 

Prêt pour le pot : les signes qui ne trompent pas

 

Les enfants qui parlent tôt, sentant venir l'envie, l'expriment tout simplement : "Maman, pipi !". Pas de message plus clair ! Les mimiques du petit peuvent aussi nous aider. On parvient, le temps venu, à décoder les grimaces de bébé quand il sent venir l'envie. Certains enfants ont l'air concentré, d'autres font mine de pousser... Sans oublier les attitudes et postures classiques : agitation quand le pipi arrive, immobilisme et dos qui se voûte à l'heure du caca... Autant de signes qui ne trompent pas.

 

Il est important de retenir que l’apprentissage de la propreté ne doit pas être considéré comme un jeu par votre enfant. Ainsi, les comptines qu’on lui chante, les livres à regarder et autres astuces sont plutôt à éviter. En effet, le pot doit rester, pour l’enfant, l’endroit où l’on fait ses besoins. C’est pourquoi il doit rester de préférence dans les toilettes ou la salle de bain et que les stations sur le pot ne doivent pas s’éterniser. Certes, l’enfant peut y rester 5 à 10 minutes, c’est tout à fait acceptable, mais pas tellement plus… A contrario, mettre l’enfant sur le pot dans le salon, devant la télévision ou au milieu de ses jouets détourne l’enfant de son "objectif" et transforme le pot en un siège comme un autre ! (vu sur MagicMaman.com).

 

La méthode Fellom pour rendre bébé propre en 3 jours

 

L’apprentissage de la propreté est une étape importante de la vie de l’enfant. Dire adieu aux couches n’est pas une chose aisée.

C’est un apprentissage qui prend du temps et les méthodes pour y arriver sont de plus en plus nombreuses. Julie Fellom a développé une méthode en son nom pour aider les jeunes mamans à rendre leur enfant propre en 3 jours. Voici les étapes à suivre.

 

Jour 1 : initier l’enfant au pot

Si l’enfant n’est pas calme et apaisé, la méthode Fellom ne donnera aucun résultat. Quand la maman souhaite adopter cette technique, son loulou doit être dans une période de calme et de sérénité. C’est pourquoi il est conseillé d’adopter cette technique en été. Pourquoi ? Parce qu’il est possible d’enlever les vêtements du bébé sans risquer qu’il tombe malade.

Pour initier l’enfant au pot pour la première fois, faites-le en une journée où vous avez prévu de rester à la maison.

Quand le petit met la tenue Fellom (jambes et fesses nues), la maman doit être très vigilante pour anticiper le moment où il aura envie de faire pipi ou caca. Dans certains cas, l’enfant fait quelques signes. Dans ce cas, n’hésitez pas à le mettre sur le pot. Ainsi, il comprendra qu’il n’a pas de couches pour contenir ses besoins.

 

Il est aussi important de monter au loulou l’utilité du pot ou des toilettes. En d’autres termes, la maman doit lui montrer les différentes étapes : faire pipi, s’essuyer avec du papier, le jeter dans le pot ou la cuvette, puis se laver les mains.

 

Avec le temps, l’enfant réclamera lui-même le pot. Dans ce cas, il est important de l’encourager et de le soutenir. Il ne faut jamais s’énerver ou faire culpabiliser le petit ! Selon les dires de Julie Fellom, l’enfant comprendra la marche après 12 tentatives. Soyez patiente !

 

Jour 2 : habituer l’enfant à faire ses besoins au bon moment

Au deuxième jour, l’enfant prendra l’habitude de ne pas porter des couches, même quand vous faites une petite sortie.

Ainsi, il apprendra à faire pipi ou caca avant de sortir de la maison. Pour cela, il est important de lui expliquer qu’il faut faire ses besoins, car vous allez faire une sortie dans les environs.

 

Avant d’aller au lit, installez le petit au pot, même s’il n’a pas envie de faire ses besoins. Mettez-le sur le pot et patientez !

 

Jour 3 : répéter pour une utilisation autonome du pot

Pour apprendre la propreté à votre petit, vous devez être patiente ! De plus, il faut répéter la marche plusieurs fois.

En d’autres termes, préparez-vous à le conduire au pot à chaque fois qu’il aura besoin de faire pipi ou caca. N’oubliez pas de lui rappeler de faire ses besoins avant de quitter la maison !

 

Pour les sorties plus longues, il est conseillé de lui mettre un pantalon (pour les garçons) ou une robe (pour les filles) plus large. Pourquoi ? Ce vêtement est facile à enlever. Ainsi, le petit sentira qu’il n’a plus de couche près de son corps.

 

Si le budget le permet, achetez un pot portable pour faire des sorties plus longues. Attention ! Les surprises peuvent arriver à n’importe quel moment.

 

Prévoyez toujours des couches de secours, sans oublier une serviette absorbante à glisser dans le siège auto ou sur sa chaise.

 

La méthode est-elle efficace ?

Après trois jours, l’enfant réclamera (normalement) le pot pour faire ses besoins. Pendant cette phase, il ne faut jamais lui mettre des couches.

 

Pour continuer cet apprentissage, Julie conseille de laisser le loulou nu, de la taille vers le bas. Si les résultats n’apparaissent pas au bout du dixième jour, Fellom conseille d’arrêter l’apprentissage et de le reprendre un autre jour.

 

Pour les mamans, cette technique pourrait être exigeante. La méthode demande de l’engagement, de la concentration et le dévouement. Il ne faut se lancer que quand on est calme et prêt.

 

 

Petite bibliographie :